En tant que femmes, nous croulons sous les injonctions de toutes sortes : avoir le bon corps, le bon job, la maison parfaite…
Une course à la perfection qui peut nous user à petit feu.
Il est peut-être temps d’intégrer dans nos vies un concept nippon : le wabi-sabi qui permet de maîtriser l’art de l’imperfection.
Le wabi-sabi est constitué de deux principes se mêlant : wabi, qui fait référence à la plénitude et à la modestie que l’on peut éprouver en observant la nature et le sabi, la sensation que l’on ressent lorsque l’on voit des choses altérées par la patine du temps ou par le travail des humains. Ce concept fait référence à l’imperfection des choses qui nous entourent, à l’inévitable usure du temps. Paradoxalement, adopter cette perspective nous soulage et nous réconcilie avec ce que nous sommes et le monde qui nous entoure.
“Wabi-sabi est la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes. C’est la beauté des choses modestes et humbles. C’est la beauté des choses atypiques.”
Leonard Koren, architecte et théoricien de l’esthétique
Tout comme l’Ikigai,( https://www.konenki.fr/ikigai-comment-donner-enfin-un-sens-a-votre-vie/), le wabi-sabi est une notion qu’il faut vivre et éprouver pour le comprendre.
Retour à la simplicité pour adopter un regard neuf sur le monde…
Cette éthique prône donc de mener une vie simple, savoir accepter et apprécier l’imperfection pour soi-même, les êtres et les choses qui nous entourent.
Pour cette philosophie « essentialiste », les injonctions à la perfection, au bonheur et la réussite ne sont que des chimères créées par l’Homme. Cette volonté d’être une version meilleure de nous-même nous rend inexorablement malheureux parce que vouée à l’échec.
Pour être heureux, la philosophie wabi-sabi demande de nous accepter tel nous sommes.
Voir le monde avec bienveillance en s’attachant à la beauté de l’imperfection en commençant par nous.
« Se rappeler constamment que nous sommes tous des êtres imparfaits qui ne demandons qu’à être heureux ».
Dans la vie de tous les jours, le wabi-sabi, ça donne quoi ?
Changez de perspective pour passer de la recherche de la Perfection à l’Appréciation !
Sortez et essayez de regarder les choses différemment. Attardez-vous sur les pierres, les arbres, le visage des gens. Trouvez la beauté partout dans les choses simples, les choses qui passent inaperçues, qui n’attirent pas l’attention.
Par exemple, peut-être possédez-vous un vieil objet rouillé qui a été transmis de génération en génération. Tentez de passer outre son état pour l’apprécier justement en raison de sa nature imparfaite. Les signes d’usures qui marquent le passage du temps racontent souvent une belle histoire. Essayez de faire cet effort sur tout ce qui vous entoure. Appréciez les choses pour ce qu’elles sont plutôt que de chercher une perfection.
Lorsque vous adoptez le wabi-sabi, vous réalisez que rien n’est permanent et tout est sujet au changement, à l’altération et c’est bien !
Pratiquez des arts wabi-sabi
Initiez-vous au Kintsugi, un art qui met en valeur les défauts au lieu de les cacher. Le Kintsugi est une technique ancestrale, datant du XVème siècle au Japon, qui consiste à réparer un objet brisé en soulignant ses fissures avec de l’or. Le Kintsugi met en valeur les défauts au lieu de les masquer, en soulignant la beauté de leur âge et les imperfections.
Tailler des bonsaïs permet aussi de pratiquer le wabi-sabi et de comprendre son essence. Le bonsaï est de structure simple (wabi) et le bonsaï n’est jamais parfaitement symétrique (sabi). Ce qui fait que la beauté émerge de l’arbre, ce n’est pas uniquement l’action des fils qui tordent les branches mais c’est l’application des mêmes techniques pendant des années. Quand nous taillons les bonsaïs, nous devons avoir une vision de ce vers quoi nous voulons aller. Nous guidons l’évolution au travers du temps en prenant en compte les conséquences du temps qui passe et la « belle » altération des choses.
Lorsque les japonais coupent une branche, ils ont en tête la vision du bonsaï dans 10 ou 20 ans, voire plus.
C’est l’imperfection, le passage du temps qui crée l’œuvre.
Vous pouvez aussi faire le choix d’adopter des produits durables pour coller à la philosophie wabi-sabi. Préférez la bonne qualité, les objets fait main ou vintage plutôt que les produits de masse à l’obsolescence programmée.
Établissez vos priorités, revenez à l’essentiel
Revenir aux basiques, à l’essentiel, se débarrasser du superflu, faire simple, toujours plus simple.
Essayez de concentrer votre énergie sur ce qui peut réellement être transformé. Faire donc au quotidien un véritable travail sur soi pour ne pas céder aux pressions. En reprenant le contact avec l’essentiel, on peut trouver sa mission de vie et tracer son propre chemin. Les tâches urgentes qui nous submergent ne sont souvent pas les plus importantes. Faîtes le tri ! Pour savoir comment pratiquer l’essentialisme : https://www.konenki.fr/essentialisme-faire-moins-pour-etre-plus-heureux/
S’accepter pour accepter le monde
Il est temps d’aimer nos différences, nos défauts. Le wabi-sabi nous exhorte à cesser de chercher la perfection. S’accepter telles que nous sommes, en intégrant le fait que l’on se sera pas plus « aimées » avec 10 kg en mois ou une promotion en plus. Cette quête de la perfection ne mène pas au bonheur ou à l’amour mais à l’anxiété et au stress.
Aimez-vous maintenant telles que vous êtes. Inconditionnellement.
Essayez de nourrir votre sensibilité par la perspective wabi-sabi. Si vous embrassez cette nouvelle sensibilité, elle vous aidera à vivre votre vie et vos relations plus intensément.
« Le wabi-sabi est un mode de vie qui apprécie et accepte la complexité, tout en valorisant la simplicité. […] Rien ne dure, rien n’est fini, et rien n’est parfait ».
Richard Powell