Les visioconférences Zoom ne sont pas si inoffensives que ça…
Savez-vous que les réunions vidéo ont provoqué un « boom » de demandes de chirurgie esthétique ?
On en connaît la raison : c’est à la « ZOOM-FACE ENVY » – un concept popularisé par le Docteur australien Myles Holt – qu’on doit cette recrudescence. Selon le Dr Holt, durant le Covid, les réunions vidéo ont joué le rôle de miroir. Un miroir constant et déformant qui entraîne obsession, insatisfaction et surtout comparaison… Ses patients australiens non satisfaits par leur image se sont mis à vouloir arranger leurs petits défauts avant de remettre le pied dans l’entreprise ou les sorties sociales.
C’est un phénomène mondial. En France, les demandes d’opérations de chirurgie et de médecine esthétiques ont bondi de 30%.
Tracy Cohen-Sayag, directrice de l’un des plus gros centres de Paris et Lille annonce sur son site un bond de 30% des demandes.
Du jamais vu ! Avec les visioconférences, notre écran devient notre miroir, mais il est déformant. Il nous rend obsessionnel sur nos défauts
On réduit souvent le télétravail avec ses réunions zoom à une activité plutôt « tranquille » à faire en chaussons, sans métro et loin du stress du bureau.
Mais ce mode de travail n’est pas sans effets secondaires, le manque de rituels, de sortie, d’interactions pèse plus que vous ne le pensez sur votre santé morale et physique.
Sans parler du surcroît d’énergie que demandent les réunions vidéo.
La ZOOM FACE ENVY n’est qu’une de ces conséquences…
La situation que nous vivons avec la Covid risque de se prolonger et le télétravail est une réalité de notre monde professionnel.
Alors comment se protéger de ses effets pervers et éviter la fatigue ou burn-out des visioconférences et du télétravail ?
Nous avons demandé des explications et conseils pratiques à notre psy préférée : Ilana Waserscztajn, psychologue clinicienne spécialiste en thérapies brèves.
Pourquoi avons-nous l’impression que les visioconférences sont plus fatigantes que les réunions en face-à-face ?
En effet, les réunions en ligne sont plus fatigantes car elles nous demandent plus de concentration, toutes les informations sensorielles nous échappent… Ca nous demande donc d’écouter et d’être vraiment dans la pleine conscience alors que d’habitude on est entend d’une oreille et on est en hypnose dans l’autre… et comme nous communiquons aussi avec nos émotions, d’habitude on peut se fier à cette résonance émotionnelle avec les autres, qui est beaucoup plus difficile à percevoir face à un écran.
Les réunions Zoom demandent un travail de concentration plus dur
On passe à côté de la communication non verbale, ce qui rend notre charge cognitive plus importante. Nous travaillons plus dur car nous passons à coté de tous les signes qui nous aident à décrypter ce qui se joue. La posture, les expressions faciales, le ton etc.
Notre cerveau ne peut faire consciemment qu’un certain nombre de choses à la fois, car nous avons une mémoire de travail limitée. En revanche, nous pouvons traiter beaucoup plus d’informations de manière inconsciente, comme nous le faisons avec le langage corporel.
Ce qui est impossible avec le Zoom. Les réunions en ligne augmentent notre charge cognitive car plusieurs de leurs caractéristiques absorbent une grande partie de la capacité consciente.
Comment se passe dans nos têtes, le mélange de la sphère intime et professionnelle ?
On a l’impression que le télétravail est plus simple à gérer mais en fait se mélange des genres (sphère professionnelle et sphère intime) peut être une source de stress !
« Le mélange des genres » dépend de sa capacité à accepter d’assumer de se montrer autrement ou de dévoiler une partie de nous… Pour certains, montrer que l’on a des enfants dynamiques, c’est plutôt une fierté alors que pour d’autres, ce sera un désastre ! Tout simplement parce que ces derniers se jugent…
Qu’est-ce qu’on va penser de moi ?
« Mes collègues vont se dire que je suis une mauvaise mère ». Or, ce ne sont pas les collègues qui vont penser ça les premiers.
Les autres me renvoient mon reflet, mon image, mon jugement… sans s’en rendre compte, de manière complètement inconsciente, les autres perçoivent ce que je ressens donc ils me le renvoient… Ado, j’étais mille pieds sous terre quand je me retrouvais avec ces fameux boutons d’acné et je me disais oh la la, tout le monde va le voir… Je ne sais pas ce qui dans mon attitude ressurgissait mais ce qui est sûr, c’est que toute la journée, tout le monde me faisait remarquer ce fameux bouton… Aujourd’hui ça m’arrive d’avoir un bouton et si ça arrive, je n’en fais pas tout un plat, en fait, j’assume et du coup, comme par enchantement, on dirait que personne ne le remarque…
En réunion Zoom : Arrêtons de nous juger !
Dans la période de l’enfance, c’est l’adulte qui dit à l’enfant qui il est. L’enfant fait une action et regarde son référent pour savoir si ce qu’il fait est bien ou non, donc l’adulte lui donne cette réassurance. Lorsque l’on est adulte, c’est nous qui disons aux autres qui nous sommes. C’est nous qui devons nous rassurer et nous dicter la bonne conduite.
Or en se jugeant, on s’injecte du poison dans le cerveau, des pensées polluantes qui nous empoisonnent et empoisonnent le regard que les autres vont porter sur nous. Pensez à avoir regard bienveillant sur vous, toujours, surtout durant les visioconférences qui manquent souvent de convivialité et chaleur.
Que fait-on de nos petits rituels du bureau?
Souvent considérés comme une perte de temps, ces petits moments d’échanges, de blabla, nous sont nécessaires.
Les réunions en personne ne servent pas seulement à échanger des connaissances ; elles sont aussi des rituels importants au bureau.
Elles amènent du réconfort, un sentiment d’appartenance et sont essentielles pour établir et maintenir des relations.
La pause café crée et renforce les liens
N’oublions pas que nous sommes des êtres d’émotions et que l’on cherche avant tout à se sentir reconnu, utile, satisfait, aimé.
Alors, ça va si on a un entourage familial chaleureux mais ça a tendance à se gâter si on est seul car sans moyen de se ressourcer. On va être plus rapidement fatigué puis anxieux puis à force de sécréter du cortisol, on finit par déprimer.
Or, chacun d’entre nous possède des pulsions sadiques et masochistes, ce qui signifie que lorsque nous n’allons pas bien, lorsque nous sommes fatigués ou anxieux, nous allons naturellement avoir tendance à laisser notre pulsion dominante prendre le dessus. A savoir, faire du mal aux autres et projeter sur eux toutes nos frustrations… ou être masochiste, se faire du mal à soi et s’infliger toutes sortes de jugement, culpabilité et donc maltraitance mentale.
Les petites minutes près de la machine à café, la dégustation des chouquettes ensemble avant une réunion, agissent comme une sorte de lubrifiant des relations au travail.
Les visioconférences commencent souvent à froid
Généralement, nous sommes occupés à autre chose, et soudainement il faut « switcher » et passer à autre chose, interagir avec des gens à qui on n’a rien dit avant… même pas un sourire dans le couloir. Toutes les interactions après et avant la réunion qui facilitent le dialogue sont inexistantes.
L’environnement physique agit comme un échafaudage cognitif – nous attribuons certaines significations aux salles de réunion – et cela modifie subtilement notre comportement. Il peut s’agir de points d’ancrage pour des sujets importants tels que la créativité et la résolution de problèmes.
Regarder notre propre visage peut être stressant
L’importance accrue accordée aux repères faciaux et à la capacité de se voir peut également agir comme un facteur de stress. Le fait de voir nos propres expressions faciales négatives, comme la colère et le dégoût, peut entraîner des émotions plus intenses que lorsque l’on voit des expressions faciales similaires chez les autres.
Comment pouvons-nous réduire la fatigue liée au télétravail et visioconférences ?
Limiter le nombre de réunions vidéo ou Zoom dans une journée peut aider, tout comme l’utilisation de la messagerie et du courrier électronique
Ne pas oublier qu’être devant une caméra est une performance.
Un emploi du temps mal pensé peut vous amener à vous produire sur scène pendant huit heures par jour. Contrairement à une salle de réunion, des têtes sans corps ne vous transmettent pas d’énergie, ne vous donnent pas de signaux à décrypter. Cela peut même réveiller votre anxiété sociale. Il faut de l’énergie pour être actif. La clé pour gérer son travail à distance, c’est de protéger son énergie.
Vous pouvez réfléchir au rythme de vos interactions. Pensez à alterner celles qui pompent votre énergie avec à celles qui vous rechargent ou vous calment.
Privilégiez les appels téléphoniques aux appels vidéo
Au téléphone, nous devons nous concentrer sur une seule voix et nous pouvons marcher, ce qui peut aider à réfléchir. Les recherches montrent que nous communiquons plus d’émotions et de nuances par le seul biais de la voix. Pensez aussi à envoyer des messages audios. Vous éviterez des interactions et votre collègue aura la liberté d’y réfléchir. Économisez votre énergie ! Soyez pro-actif du changement et n’imposez pas à votre collègue ou client des visioconférences quand un simple appel audio suffit.
Aménagez-vous des sas de décompression
N’oubliez pas que vous n’avez plus de trajets, de pauses dej, etc.
Ce sont des sas de décompression nécessaires. A vous d’en intégrer dans votre emploi du temps ! Vous pouvez faire le tour du quartier à un moment de la journée, faire une séance de respiration ou d’étirements avant de vous asseoir ou une discussion avec un ami. Sortir prendre l’air dans la journée est important pour actionner la création de sérotonine, l’hormone du bonheur, voir notre article : https://www.konenki.fr/enfin-une-drogue-legale-a-utiliser-sans-moderation/
Il faut cloisonner et délimiter la transition entre le travail et la maison
On a tendance à conseiller aux enfants qui restent longtemps devant leurs écrans de faire des pauses durant lesquelles ils vont se mouvoir physiquement. Je suggère effectivement avant une réunion de faire quelques exercices d’assouplissement, 5 mn de cohérence cardiaque…prendre un temps de préparation mentale pour se préparer à gérer ce stress car, oui, cette performance nous agresse alors comme une performance sportive, il faut s’y préparer et ensuite, lorsque le match est terminé, il faut à nouveau prendre soin de soi. Habituellement, les sportifs ont le droit à un massage alors pourquoi pas se masser la nuque ou les pieds ?
Gardons en tête que si on fait attention à notre hygiène alimentaire, il est tout aussi indispensable de prendre soin de notre santé émotionnelle, donc mentale, or elle ne va pas se faire toute seule…
Les interprétations, les jugements sont des poisons pour la pensée au même titre que le sucre !
Il existe de nombreuses méthodes qui permettent de se sentir bien et ancré dans son corps. Amusez-vous à tester, expérimenter….
Pour des visioconférences apaisées, découvrez la méthode EFT, l’acupuncture, l’hypnose, la cohérence cardiaque…
Vous serez peut être surprises de découvrir des outils de bien-être qui vous font du bien… Bref, osez être à votre écoute et donc devenir la meilleure version de vous-même 😉