Autour de la cinquantaine, nombreuses sont les questions concernant la préménopause / ménopause et notre sexualité.
Les idées reçues nous affolent souvent pour rien et il est important d’approfondir sur le sujet.
Sommes-nous toujours capables d’avoir des orgasmes en période de préménopause et ménopause ?
Nous entendons souvent dire que notre libido pourrait baisser pendant cette période, que notre lubrification est moins bonne. Le fait est que chaque femme est différente, comme chaque ménopause l’est également.
Nos symptômes les plus courants sont la sécheresse vaginale, l’irritabilité, la dépression, les bouffées de chaleur, les problèmes d’incontinence… Tous ces symptômes pas très sexy, il faut le dire, peuvent nous faire comprendre que notre libido peut être impactée.
Le Dr Odile Bagot, gynécologue-obstétricien et auteure de « Ménopause pas de panique ! » nous en dit davantage sur cet aspect de notre sexualité.
Perte de libido, manque d’appétit sexuel en période de ménopause, mythe ou réalité ?
En théorie et scientifiquement, ce serait un mythe. Parce que la libido en ménopause, pour des raisons hormonales, est supposée être meilleure.
L’équilibre hormonal de la femme ménopausée, n’ayant plus d’œstrogènes, se situerait plutôt du côté des androgènes. La femme continue à fabriquer de la testostérone et cette dernière est l’hormone de la libido !
Et la testostérone, on en a, j’en veux pour preuve, les trois poils au menton. Donc d’un point de vue hormonal, la libido ne devrait pas changer.
Mais la libido de la femme est extrêmement contextuelle, contrairement à l’homme où elle est plus hormonale.
A la ménopause ou après n’importe quel événement dans la biographie d’une femme, s’il y a une difficulté sexuelle, celle-ci sera passagère. A condition que la qualité de la vie sexuelle antérieure ait été bonne et que l’entente avec le partenaire actuel soit au beau fixe. Cela a même été démontré dans les études.
S’il y a un problème, quelques turbulences, c’est normal, ça chahute un peu, tout redeviendra dans l’ordre.
Mais le problème de la femme à cet âge-là, ce n’est pas la libido, c’est la lubrification. Là, la ménopause va jouer. Ce sera moins agréable et la femme aura sans doute moins envie de recommencer. Dans ce cas, la libido peut en prendre un coup.
Dans un contexte plus général, ça dépend de chaque femme.
Une femme qui se sent bien dans son corps, bien dans sa féminité, qui n’a plus de souci de contraception, qui est heureuse dans son boulot, qui a une bonne estime d’elle-même, sera bien dans sa sexualité.
A contrario, une femme qui était entièrement tournée vers la maternité, qui n’a plus ses enfants à la maison, qui se trouve grosse, moche, vieille, risquera d’avoir des soucis avec sa libido, c’est certain.
En fait, on n’a pas de désir si on ne se sent pas désirable.
Ca peut également dépendre de l’hygiène de vie, l’activité physique, la façon dont vous vous occupez de vous-même. Tout cela peut aussi entretenir la libido.
Mais la ménopause, en elle-même, est plutôt une libération pour la femme, sexuellement.
Surtout après avoir passé les horribles années de la périménopause, qui sont plus difficiles ! Dès que c’est équilibré ou traité, tout va bien.
Et justement, que se passe-t-il en périménopause d’un point de vue désir, libido ?
Là, c’est beaucoup plus compliqué ! Déjà psychologiquement , c’est la période la plus difficile pour les femmes.
Hormonalement, elles sont hyper chahutées, avec des hauts et des bas. Mal aux seins, syndrome prémenstruel, règles hémorragiques, prises de tête pour la contraception… Tout ça n’est vraiment pas simple.
Les remaniements dans la famille commencent à se faire, les enfants quittent le nid…
Le contexte général et hormonal, surtout les cycles, auront sûrement un impact sur la libido.
Donc vivement la ménopause complète !
Si auparavant notre vie sexuelle était très épanouie, passerons-nous forcément par là ?
Non, pas forcément. Mais si vous êtes dans une relation stable, un couple routinier, ce n’est pas Noël tous les jours !
Le contexte, ne serait-ce que gynécologique, peut faire que ce sera plus compliqué.
Parlons orgasme… Comment pourriez-vous le définir ?
Les orteils en éventail ! Je plaisante… Willy Pasini disait que pour savoir si une femme simule ou pas au moment de l’orgasme, ses orteils se mettraient en éventail. C’était une petite anecdote…
Ca correspond en fait à un basculement brutal au moment du rapport sexuel.
Vous avez 4 phases, la phase d’excitation, préorgasmique (qui ne dure pas très longtemps) et ensuite l’orgasme et la phase de résolution.
L’orgasme se manifeste physiquement par un état de contracture. Il y a une dilatation des pupilles, une augmentation de la salivation, une rougeur du haut du corps et au niveau des organes génitaux, il y a des contractions cloniques du vagin.
Cela correspond à des modifications physiologiques. Comme une augmentation de la fréquence cardiaque et un lâcher-prise qui dure plus ou moins longtemps selon les femmes.
C’est une perte de contrôle, une sensation de plaisir difficile à décrire. C’est quelque chose de brutal, de court, avec une résolution.
Mettons-nous plus de temps en préménopause à avoir un orgasme ?
Hormonalement, en préménopause, ça marche. Pas de problème de lubrification dans la mesure où il y a une excitation, du désir.
En fait, il faut bien distinguer la libido et le désir, un peu hormonal, très contextuel et le fonctionnement.
Le déroulement de l’acte sexuel, que ce soit dans la lubrification et l’orgasme, n’a aucune raison d’être perturbé en périménopause.
Nos orgasmes en périménopause sont-ils aussi intenses ?
Il n’y a aucune raison pour qu’ils le soient moins.
Et nos orgasmes en ménopause ?
Certaines femmes se plaignent d’avoir des orgasmes un peu moindres, moins intenses. Tout dépend si elles sont traitées ou pas.
Cela dépend aussi du partenaire, de son expérience, s’il tient suffisamment longtemps. La qualité de l’orgasme est aussi dépendante de l’habilité du partenaire, et comment il fonctionne.
Que fait-on si nous n’avons pas de partenaire ? Tout est perdu ?
Tant qu’on a deux mains, on peut se débrouiller ! Même une !
La masturbation est importante et utile. Ne serait-ce pour vérifier que ça marche.
Mais pas d’obligation bien sûr ! Si vous en ressentez le besoin, c’est une excellente chose. Surtout si vous vous sentez frustrée.
Il n’y a pas de complexes à avoir, qu’on se masturbe ou non. Si nous n’en avons pas l’envie, ce n’est pas grave.
Pour certaines femmes qui n’ont plus de rapports depuis des années, si vous n’avez aucune envie ou désir, écoutez-vous. C’est respectable. Chacune fonctionne à sa manière.
https://www.konenki.fr/moins-de-stress-grace-au-sexe/
