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Lara « J’ai été en préménopause à 40 ans. Je n’ai jamais pu avoir d’enfant»

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j'ai été en préménopause à 40 ans, je n'ai jamais eu d'enfants
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Lara « J’ai été en préménopause à 40 ans. Je n’ai jamais pu avoir d’enfant»

Etre en préménopause à 40 ans, c’est inhabituel et c’est pourtant ce qu’a vécu Lara.

Que ce soit le premier ou le petit dernier, avoir un enfant à 40 ans est devenu une chose courante. Malheureusement, pour Lara ce rêve a viré au cauchemar, elle a appris brutalement qu’elle était en ménopause précoce.

Elle a tenu à nous livrer son témoignage.

Lara, 38 ans au moment des faits, est une femme pétillante, drôle, lumineuse qui travaille beaucoup. Elle est chasseuse de têtes et voyage souvent pour son métier.

Mais sa priorité absolue est d’avoir un enfant, c’est le rêve de sa vie mais jusqu’à présent, elle n’a pas trouvé le mec idéal pour accéder à ce bonheur. Un enfant oui, mais pas uniquement avec la bonne personne.

C’est dans son milieu professionnel qu’elle rencontre Adrien. Entre eux, c’est le coup de foudre, l’amour fou, très vite, ils décident d’avoir un enfant. De son côté, Adrien a déjà deux adolescentes et un troisième enfant ne lui fait pas peur.

Malheureusement, au bout de deux ans, ce bonheur n’arrive pas, Lara est à bout et pense faire une dépression. Elle se dit tout naturellement que ces tentatives vaines la mettent à bout de nerfs. Mais à cela s’ajoute des symptômes, elle a des sueurs nocturnes, la peau qui la tire au point de ressentir sa chair à vif, comme si on lui arrachait la peau. Elle ne comprend pas ce qui se passe dans son corps ni dans sa tête, elle met cela sur le compte d’une dépression mais décide tout de même de consulter son généraliste.

La consultation chez le médecin

Lara s’entend très bien avec son généraliste, elle lui explique tout ce qui se passe et parle en plaisantant de ménopause. Le médecin rigole et lui dit qu’elle est trop jeune pour arriver à ce constat. Il lui conseille d’aller voir un psychologue et ensuite un gynécologue pour ses problèmes de fertilité.

Elle sort de chez lui, se sent rassurée et prend rendez-vous chez les deux spécialistes.

La consultation chez la gynécologue

Lara craint le pire, la FIV et tout ce que ça comporte. Mais avant cela, pas de précipitation, la gynécologue lui fait faire une batterie d’examens. Les deux femmes doivent se revoir après les résultats et le bilan sanguin.

Lara pense toujours à la FIV et s’en fait même une raison, après tout, cela reste le meilleur moyen d’avoir un enfant et Adrien n’est pas contre.

Une fois le bilan effectué, Lara arrive chez la gynécologue pleine d’espoir, elle reste debout en attendant l’examen clinique.

La spécialiste ne perd pas de temps et lui annonce qu’elle ne produit plus d’ovocytes.

Ca veut dire quoi exactement ?

« Madame, vous êtes préménopausée… Vous savez, les enfants ça se fait beaucoup plus tôt ! A 37 ans, les follicules baissent nettement. Et à 43 ans, c’est pire ! Vous avez maintenant 40 ans, il fallait y penser avant. Les enfants, ça se fait à 25 ans ! ».

Ces phrases résonnent dans la tête de Lara, ses jambes tremblent, elle n’arrive pas à croire ce qu’elle vient d’entendre si froidement. Et la gynécologue ajoute qu’elle aurait dû lire les magazines ! Comment cette femme a pu lui dire cela de cette manière ?

Mais surtout, comment s’imaginer qu’on puisse être préménopausée à 40 ans ! Lara ne s’est jamais posée ce genre de question.

Une féminité ébranlée

Elle en parle à Adrien, il la soutient autant qu’il peut mais Lara craque et s’enfonce encore plus dans sa dépression qu’elle comprend désormais. Les bouffées de chaleur, la peau extrêmement sensible, les humeurs en dents de scie, la voilà l’explication ! La ménopause !

Lara n’ose pas en parler autour d’elle, elle a honte, la ménopause c’est tabou. D’autant plus que sa meilleure amie a eu un enfant sans problème à 41 ans.

Sa féminité est ébranlée. Elle n’arrive pas à se confier, souffre et se dit que son rêve est définitivement parti. Mais ce qu’elle n’oubliera jamais, c’est les paroles de la gynécologue : il fallait y penser avant !

Malgré ce diagnostic, Adrien propose à Lara de se rendre à Paris pour voir un autre gynécologue, il ne peut croire à ça…à la fin du rêve de sa partenaire.

Du côté parisien, le diagnostic est le même et la possibilité d’une FIV est inenvisageable. Ca ne fonctionnerait pas. En sortant du cabinet, avenue de Wagram, Lara s’est écroulée au sol.

La sidération

La jeune femme accuse le coup : « Ne pas pouvoir avoir d’enfant, c’est un deuil silencieux ».

Elle est anéantie, culpabilise de ne pas s’être réveillée plus tôt. Les paroles de la gynécologue l’ont marquée au fer rouge.

A la suite de ces mauvaises nouvelles, Lara a consulté un psychologue qui l’a beaucoup aidée. Son couple avec Adrien a été mis à rude épreuve, ça a été dur mais ils se sont relevés face à la situation.

Après quelques mois, la culpabilité s’est effacée, mais la colère contre sa gynécologue beaucoup moins.

Lara a appris que toute les femmes de sa famille avaient été ménopausées très jeunes, sauf sa maman.

A 43 ans, Lara est ménopausée, son rêve est bien loin d’elle.

Sa consolation est de continuer à s’entourer des enfants de sa famille et de ses amis qui lui procurent beaucoup de bonheur.

20 ans plus tard

Une vingtaine d’années plus tard, Lara a encore du mal à en parler, la pilule est amère. « Si j’avais eu un enfant, il aurait 25 ans aujourd’hui ».

Adrien est décédé mais ses filles sont le plus grand soutien de Lara. Aujourd’hui, elle se dit qu’on peut être maman d’une manière différente.

Si Lara a décidé de nous confier son témoignage c’est pour encourager les femmes à se sentir concernées à tout âge. La ménopause n’arrive pas pour toutes les femmes à 50 ans.

https://www.konenki.fr/premenopausee-sans-enfant/