Disputes, incompréhensions, pétages de plombs, vous sentez parfois que vous avez du mal à communiquer avec votre entourage ? Au bureau, vos demandes ne passent pas ? Avec vos proches, les dérapages et les « guéguerres » se multiplient.
Vous rêvez de discussions sereines avec vos proches et surtout éviter l’épuisement provoqué par des conflits larvés.
Passez à la communication non violente !
La Communication Non Violente (CNV) est un processus de communication élaboré par Marshall B. Rosenberg.
Théorisée par Gandhi, apôtre de la non-violence, cet outil de communication verbale permet non seulement de résoudre des conflits mais aussi d’apprendre à mieux se connaître. What else ? 🙂
Appliquée, elle permet d’éviter le petit jeu qui se joue souvent dans une discussion. Vous savez le « qui a tort / qui a raison » ? Un petit jeu puéril qui ne mène souvent à rien !
La communication non violente nous montre une manière d’être très honnête, sans aucune critique, insulte ou dénigrement, et sans aucun diagnostic intellectuel impliquant du tort
(Marshall Rosenberg)
D’abord, quelle est l’origine de notre violence verbale ?
Nous avons appris à penser en termes de ce qui ne va pas chez les autres, au lieu de ce qui se passe en nous. Quand nous nous sentons déstabilisés, blessés, vulnérables, nous avons tendance à utiliser un langage dit de « chacal » – selon Marshall Rosenberg – agressif, basé sur le jugement rapide, la critique, la manipulation, le déni de responsabilité, l’exigence, l’autorité radicale et la mauvaise foi.
Le problème est que cette violence verbale ne mène qu’a la frustration, à la colère et l’escalade des deux côtés.
La communication devrait être tout sauf un rapport de force.
Comment communiquer enfin sainement ?
L’école de la Communication Non Violente oppose au langage du « chacal » celui de la « Girafe« , le mammifère terrestre au plus gros coeur.
Comment devenir une girafe ( How to become a giraf ? )
La CNV propose de prendre conscience de ses sentiments avant de communiquer. La communication non violente nous permet de sonder nos sentiments, nos besoins et nos attentes ainsi que ceux nos interlocuteurs.
Au lieu d’être des réactions automatiques habituelles, nos mots deviennent des réponses conscientes fondées sur la conscience de ce que nous percevons, ressentons et voulons.
L’empathie et la bienveillance sont au cœur de la CNV et vont permettre à un cercle vertueux d’exister. L’attitude posée et sereine d’un interlocuteur va engendrer une attitude plus bienveillante de l’autre, par imitation inconsciente.
Et cela même après avoir exprimé des sentiments négatifs.
« On peut très bien dire sa colère sans être agressif, parce que la non-violence ce n’est pas la non-colère »
Thomas d’Ansembourg.
Selon Thomas d’Ansembourg (psychothérapeute et formateur en CNV), communiquer de façon non violente est une hygiène de vie. Voir notre entretien en vidéo: https://www.konenki.fr/les-talks-de-konenki-avec-thomas-dansembourg-psychotherapeute/
Cette méthode appliquée au quotidien permet de mieux comprendre ce qui nous gêne, nos « maux derrière les mots » et ainsi éviter les dérapages que nous regrettons tous !
La methode CNV en 4 temps
Qu’il s’agisse de clarifier ce qui se passe en soi ou de communiquer avec d’autres, la méthode de la CNV peut être résumée comme un process en quatre temps :
Observation (O)
Décrire la situation en termes d’observation partageable. Tenez-vous en aux faits, observez sans juger. Vous êtes un détective et vous ne prenez en compte que les faits objectifs. Pas de jugements, please.
Sentiment (S)
Interrogez-vous sur vos sentiments. Que ressentez-vous maintenant ? Essayez d’exprimer les sentiments et attitudes suscités dans cette situation. Utilisez le « Je » car il exprime votre ressenti personnel (« je suis inquiète quand tu es en retard »).
Besoin (B)
Clarifiez les besoins. Si vous réagissez ainsi, si vous êtes perturbés, c’est que la discussion touche une zone sensible en vous. Pouvez-vous identifier à quels besoin, peur, manque cela fait écho ? Les besoins sont universels et partagés par tous (« j’ai besoin d’être rassuré et de savoir que tu vas bien »).
Demande (D)
C’est le moment de formuler votre demande. Attention, cette demande doit être exprimée sans jugement, sans blâme. Elle doit être positive et sans exigence. Votre demande doit respecter les critères suivants : réalisable, concrète, précise et formulée positivement. Si cela est possible, que l’action soit faisable dans l’instant présent. L’autre écoute et exprime ce qu’il a compris. Cette discussion doit se faire avec bienveillance et ouverture. N’allez pas demander à votre boss quelque chose que vous savez irréalisable.
« Quand je vois/j’entends/tu fais (décrire la situation objectivement), je me sens (expliquer l’émotion ressentie) car j’ai besoin de (décrire son besoin) alors pourrais-tu (préciser l’attitude ou l’action souhaitée) » ?
Passons à la pratique !
Exemple : face à un collègue en retard à un déjeuner de travail, notre première réaction de « chacal » serait :
« T’exagères vraiment, avec toi, c’est toujours la même chose, tu es toujours en retard, tu ne prends pas les autres en considération, tu ne me préviens pas de ton retard, je poireaute comme une idiote, tu es vraiment égoïste ! ».
Mais si on suit la méthode CNV pour réagir de manière saine et positive…
« Quand je constate qu’il est 13h30 et que nous avions rendez-vous à 13h » (observation), « je me sens agacée car pour moi la ponctualité est une question de respect, je me sens navrée car ce n’est pas la première fois que cela arrive et j’étais très contente à l’idée de ce déjeuner avec toi » (sentiment), « je ne peux pas revenir tard au bureau, j’ai besoin que l’horaire prévu soit respecté » (besoin), « j’espère que la prochaine fois nous pourrons vraiment déjeuner ensemble tranquillement en 1h, et pas une demie heure » (demande).