Petite révolution sur le tapis rouge de la 74ème cérémonie du festival de Cannes : certaines actrices américaines ont osé arborer avec fierté leurs cheveux gris. Assumer son âge et ses cheveux blancs semble être la dernière mode capillaire qui a conquis Hollywood !
Mais que se joue t-il vraiment derrière cette nouvelle posture des actrices ? Assiste-t-on à un épiphénomène post confinement ou une véritable tendance de fond ?
Cheveux blancs : les premières célébrités qui osent franchir le pas
Avec le confinement, les stars ont dû apprendre à vivre avec leurs racines et cheveux blancs. Sur le tapis rouge de Cannes, Andie Macdowell, 63 ans a crée la surprise en arborant une chevelure argent majestueuseh combinée à une robe à paillettes Prada perlée. Très à l’aise avec son nouveau look, elle a avoué aimer son nouveau « style » Badass !
« Pendant la quarantaine, je ne me teignais plus les cheveux et on pouvait voir les racines, mes filles n’arrêtaient pas de me dire que j’avais l’air plus « badass ». Et j’ai aimé l’idée. Alors je les ai laissées grises et je les adore ».
Andie Macdowell
Sa révélation « cheveux blancs » : un jour au supermarché pendant le confinement …
« Je veux dissiper les préjugés. Ce n’est pas que je me laisse aller, je ne le vois pas de cette façon. La première fois que je suis sortie avec des cheveux gris, je suis allée au supermarché. Là, j’ai vu un homme – un homme mûr et séduisant avec des cheveux gris. Un de ceux que vous voyez et dont vous avez envie de dire qu’il est un renard argenté. J’ai immédiatement été excitée et j’ai pensé : « Moi aussi, je le suis ! ». Puis nous avons échangé un regard et cela m’a convaincue.
Pas la seule à braver le diktat des racines impeccables à Cannes…
Jodie Foster, elle aussi, pendant la pandémie a choisi de ne plus se teindre les cheveux. En rébellion contre l’hyper soin auquel les femmes ont été soumises pendant longtemps avant l’arrivée du virus, elle a décidé de révolutionner sa vie et son look. Et sa compagne a fait de même !
Si Sarah Jessica Parker le fait aussi, c’est que la révolution grise a bien lieu !
Il y a quelques semaines, Sarah Jessica Parker a elle aussi montré ses racines sur une photo prise du nouveau reboot de Sex and The City.
On a demandé à Catherine Grangeard, psychanalyste et psychologue engagée, ce qui se cachait derrière notre peur du gris.
Catherine, pourquoi a-t-on peur du gris ?
Il n’y a pas si longtemps, on apprenait aux femmes à redouter le grisonnement. Le gris est associé à la tristesse, à un jour sans soleil, à une météo fraîche. Gris, ça fait froid dans le dos tout de suite. Bleu, jaune, on sourit. Vous voyez ? La grisaille, c’est le retour des vacances.
Et bien, pour les cheveux, c’est pareil. Après les beaux jours, le gris annonce la vieillesse. On pense à des choses moins gaies qu’avec des couleurs vives ou franches. C’est cela, les cheveux gris, un passage entre sa teinte initiale et une chevelure blanche. Une étape entre le passé et un futur qui n’attire pas vraiment beaucoup de personnes, avec la fin inéluctable au bout du chemin ! Ce n’est pas trop gai. Le gris est pourtant extrêmement beau en soi. Si on laisse de côté les associations d’idées, on commence à apprécier.
Les cheveux bancs : qu’est-ce que l’on craint que cela dise de nous ?
D’un côté, c’est donc un signe de vieillissement. Certaines personnes craignent même que le gris soit perçu comme le signe d’un manque d’entretien de soi. Comme si ne pas masquer les cheveux blancs témoignait d’une négligence coupable. On se devrait de paraître encore jeune, ce serait un signe de savoir-vivre et l’inverse, une faute de goût…
On accepterait de vieillir ? Et bien oui justement ! Cela dit de nous que ce n’est pas une honte. Mieux, que l’on se refuse à cacher que l’on change.
C’est même extrêmement jouissif de se montrer telle que l’on est et de se trouver belle, non pas malgré les cheveux blancs, mais grâce à ces cheveux. On assume fièrement !
Catherine Grangeard
Pourquoi la révolution grise va faire du bien ?
Grisante, je veux rester grisante ! C’est cela le message de nombreuses femmes désormais. Un plaisir de se voir évoluer et toujours rester séduisante. La révolution est de ce côté. Se distancier des préjugés que l’on a aussi intégrés, car on fait partie de cette même société que les autres gens qui ont peur du temps qui passe et marque les visages, les corps. Dans nos propres têtes, c’est là. Parfois, c’est même une partie du problème ! La révolution grise, c’est à ce niveau qu’elle libère tout le monde. A la fois, elle libère celles et ceux qui se sentent bien avec ces signes extérieurs du fait que les années passent et ceux qui sont plus jeunes. Voyant la beauté dans ces cheveux gris qui sont joliment coiffés, les gens ressentent que la personne en question se sent bien. C’est une belle approche de l’avancée en âge !
Grisante, jusqu’au bout…
