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Gaga Dance : la danse pour se lâcher

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le gaga dance, quelle est cette danse inspirante et décomplexante
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Gaga Dance : la danse pour se lâcher

Le langage de Gaga est né de la croyance dans le pouvoir de guérison, dynamique et en constante évolution du mouvement.

C’est Ohad Naharin, parallèlement à son travail de chorégraphe et de directeur artistique, qui a développé Gaga, cette danse du mouvement innovant accessible aux danseurs et aux non-danseurs.

Ohad Naharin se situe au premier plan de la scène internationale de la danse. Après s’être produit avec la Batsheva Dance Company et les troupes de Martha Graham et Maurice Béjart, Ohad Naharin a entamé sa carrière de chorégraphe en 1980.

Delphine Jungman, certifiée Gaga teacher auprès d’Ohad Naharin, danseuse et chorégraphe, nous accorde cet entretien pour tout nous dire concernant cette danse. Elle est la partenaire du Gaga Mouvement en France.

D’où nous vient le Gaga Dance ?

En interne, on dit plutôt Gaga Mouvement ou Gaga mais pas dance, on ne précise pas, on dit juste Gaga.

C’est Ohad Naharin qui est le créateur de cette recherche du mouvement. Naharin est israélien et chorégraphe de la Batsheva Dance Company, mythique compagnie de danse de Tel Aviv.

C’est une énorme compagnie qui rayonne internationalement, elle est composée d’une jeune compagnie qui s’appelle The Young Ensemble Batsheva. Ce sont de très jeunes danseurs qui commencent à 18 ans jusqu’à 22 ans.

Et ensuite, il y a la compagnie Batsheva qui est plus pérenne, les danseurs peuvent rester une dizaine d’années. Ils sont entre 12 et 16 danseurs.

Gaga est le nom qu’a donné Ohad Naharin, il n’a jamais réellement expliqué ce nom. Il voulait un mot simple, sans prétention, que tout le monde peut retenir.

Le Gaga est né du besoin de Ohad de communiquer avec ses danseurs et de sa curiosité pour la recherche actuelle sur le mouvement.

Qu’est-ce que le Gaga ?

Les cours de Gaga sont basés sur une écoute profonde du corps et des sensations physiques.

C’est une recherche proposée en échauffement aux danseurs de la compagnie. C’est soit en début de journée de répétition ou de création, ou bien, c’est l’échauffement proposé avant le spectacle.

Il y a 2 courants dans le Gaga, le Gaga/people pour les amateurs de tous niveaux, même débutants à partir de 16 ans et le Gaga/dancers qui est pour les danseurs professionnels ou en formation, également à partir de 16 ans.

Pour vous, les Gaga/people, c’est un cours qui dure 1 h dans lequel on vous invite à traverser différents états de votre corps, à l’écoute des sensations.

Que se passe-t-il pendant un cours ?

Dans un cours, le danseur qui guide la classe peut proposer des choses très douces et minimales ainsi que des moments de grande énergie qu’on appelle Climax.

L’idée est d’amener les gens qui n’ont pas l’habitude de bouger et de danser, à prendre du plaisir, à découvrir un panel de sensations.

On sort du cadre du cours de danse traditionnel parce qu’on travaille sans miroir, en cercle avec le danseur qui guide le cours au milieu.

L’idée n’est pas d’être dans un travail frontal du cours de danse, on est tous ensemble baignés dans la recherche.

D’ailleurs, on ne forme pas vraiment un cercle, plutôt une étoile je dirais. Chacun a son espace de danse sans avoir la sensation d’être aligné en brochette.

Par rapport au miroir, le fait de ne pas en avoir permet 2 choses : éviter le jugement sur soi, le regard assez négatif qu’il peut nous renvoyer.

La 2ème raison est que nous n’avons pas besoin du miroir pour bien exécuter un geste. Le travail du Gaga permet de renforcer des sensations ainsi que la perception.

On fait un travail sur la conscience corporelle qui pourrait être diminuée par l’usage du miroir pour plusieurs raisons : ça rigidifie la nuque de toujours se regarder, et parce qu’on considère que le miroir n’est pas forcément un bon correcteur.

Dans la compagnie, il n’y a jamais de miroir même pour travailler les mouvements d’ensemble. On travaille à l’écoute, à la perception.

Personnellement je ne supporte plus de travailler avec un miroir, je me sens beaucoup plus libre sans. Corriger le geste est très lié à la danse classique, l’exécution doit être parfaite, au cheveu près.

C’est quoi la technique Gaga ?

Il n’y a pas vraiment de technique, on ne le voit pas comme une technique mais comme une recherche qui a évidemment ses codes. Il a sa terminologie, ses multiples concepts, qu’on va pouvoir utiliser pendant le cours et auxquels les gens vont se familiariser au fur et à mesure .

Le concept de base est l’action de flotter, d’exercer une résistance à la gravité, à un niveau moléculaire, c’est-à-dire qu’on va imaginer que nous sommes dans l’eau. On se sent plus léger, c’est ce qu’on recherche beaucoup dans les cours, aussi bien d’un point de vue physique que mental.

Il y a aussi le sens du sérieux qui est questionné. On fait des choses en rigolant, sans se prendre au sérieux.

On travaille également sur la générosité (c’est être généreux envers soi à l’intérieur de nos gestes mais cela peut sous-entendre une générosité envers l’autre), sur l’exagération, le minimalisme.

Nous avons un concept, par exemple, de relier les mains au cœur, dans l’action d’offrir.

On a tout un vocabulaire inventé par Ohad Naharin, comme Yoyo, Tama, Lava, à vous de le découvrir pendant nos cours…

Si nous ne sommes pas très « chorégraphie », ça va nous plaire ?

A fond car il n’y en a pas ! C’est un cours de recherche qui est entièrement basé dans l’exploration personnelle guidée. Le professeur lui-même se met dans l’état d’une recherche personnelle, qu’il verbalise en la proposant au groupe. Ce n’est pas anticipé, c’est totalement improvisé.

Il s’agit d’un travail qui se fait dans l’instant, proposé au groupe en suivant les concepts liés au Gaga. C’est très en lien avec la recherche.

Tout le monde est en recherche libre en suivant le prof.

Pour la musique, chaque prof crée ses playslists mais il faut savoir s’en détacher, utiliser la musique comme un soutien. Si la musique est rapide on ne le sera pas forcément. Elle peut tout simplement nous porter, nous guider.

On va faire en sorte de pouvoir retrouver cette énergie sans musique parfois.

Pour qui le Gaga est-il bénéfique ?

Pour plein de gens très différents, comme des gens qui ont beaucoup dansé, ou au contraire qui n’ont jamais dansé et qui vont prendre un grand plaisir.

Ca peut être vraiment excellent pour les gens terrorisés par les cours de danse, les chorégraphies répétitives.

Pour certaines personnes, c’est vital.

L’idée est de se faire du bien et que les gens se sentent bien dans leur corps, de prendre du plaisir même dans l’effort.

Ce n’est pas de la danse thérapie mais ça vaut le coup d’essayer !

Quelles personnes participent à vos cours ?

Il y a vraiment tous types de personnes et tous types d’âges, de 16 à 86 ans ! Ca fait un bien fou de se retrouver toutes générations confondues. Nous sommes loin du cours de zumba en legging à se regarder dans le miroir. On a envie que tout le monde se sente le bienvenu et se reconnaisse en danseur. On a tous du groove, de quoi explorer et c’est bien d’aller encore plus loin ensemble.

Pour la tenue, on conseille de porter des habits souples, comme un jogging pour être à l’aise et on travaille sans chaussures, pieds nus ou en chaussettes.

On ressent quoi après un cours ? Que disent les gens en général ?

On se sent libéré, souriant, détendu. Souvent, les gens en redemandent.

C’est un vrai sport le Gaga ? Ca muscle ?

Oui, on transpire, on peut avoir des courbatures, ça maintient en bonne condition physique à travers le Climax car on travaille le cardio.

Le Climax, c’est un moment de cardio, de mouvements plus rapides qui vont demander plus d’énergie. Ce sont des moments d’apothéose pour aller au-delà de ses limites.

Qu’en est-il au niveau de notre souplesse ?

On exerce une vraie recherche dans la souplesse, dans le dynamisme, dans l’écoute des sensations, on superpose différents concepts, différentes idées.

Il y a un peu d’étirements pendant le cours, c’est totalement intégré à la recherche.

Le Gaga est un moment où on ne s’arrête jamais de bouger et cela dure 1 h. C’est comme une méditation physique et active. Ce n’est pas le prof qui montre un exercice et les élèves qui font la même chose, on fait tout ensemble, à sa manière. On est libre.

Où peut-on pratiquer le Gaga ?

En ce moment, chez vous, c’est à 19 h chaque jour et à 11 h le week-end sur notre site.

https://www.gagapeople.com/en/

https://www.milkshakeproject.com/

Le cours en ligne dure 30 minutes et coûte 7 euros. Vous avez également un forfait de 4 cours pour 21 euros.

En présentiel, dans notre studio, c’est 12 euros.

https://www.youtube.com/watch?v=gRky99sO-og&t=183s