J’avais un mari qui m’aimait, un mec bien. 2 beaux enfants, une vie de famille parfaite. J’ai tout plaqué à 48 ans. J’ai quitté ma belle maison pour vivre ma vie dans un 27 m2, seule !
J’ai rencontré Valérie, elle m’a raconté son histoire…
J’ai rencontré Paul, mon mari, à 17 ans. Je suis tombée follement amoureuse. Je suis devenue une vraie mère dévouée, femme au foyer pendant 26 ans. Autour de moi, on pensait que j’avais tout, la totale…
La parfaite Desperate Housewife
A la naissance de mes enfants, comme beaucoup de femmes, j’ai mis de côté ma carrière. Pourtant, j’avais un bon poste dans l’industrie pharmaceutique. Mais la naissance prématurée de mon fils m’a terrorisée. Je ne voulais plus m’éloigner de lui. J’avais une peur irraisonnée. Enceinte de ma fille, j’ai carrément arrêté de travailler pour une vie de maman, d’ascète. Les enfants, les courses, les fêtes, le mari, le pressing…
Je pense que j’étais heureuse à l’époque. Vraiment, en tous les cas je faisais ce qu’il fallait pour me rassurer. Mon mari avait un bon job dans la communication et était souvent à l’extérieur. C’est vrai que Paul ne faisait rien à la maison. Mais il m’aimait moi et les enfants.
Je suis le genre de maman hyper protectrice. LA maman présente à toutes les sorties, les activités etc. A un tel point que les professeurs de mes enfants ne me voulaient plus dans leurs pattes.
Il fallait que je surveille tout. A l’époque, pour moi c’était nécessaire. Je ne prenais jamais de baby-sitter. J’étais effrayée. Chaque tentative de nounou se finissait en drame. Mes enfants pleuraient et refusaient. J’étais bloquée à la maison et je crois que je le voulais bien. A aucun moment, Paul s’est interrogé sur ma peur. On a laissé la situation durer pendant des années.
J’ai préparé la trousse de mon fils jusqu’à sa première année de prépa. Il avait 19 ans. Mieux, je parcourais 15 km pour lui amener ses repas sur son campus. C’est vous dire le genre de mère que j’étais. Je m’occupais de ma mère, de ma belle-mère. Bref, je m’occupais de tout le monde.
Le déclic
Ca a commencé par une discussion avec un couple d’amis. Vous savez, ces petits moments qui vous font prendre conscience de quelque chose. Paul et son ami débattaient joyeusement sur nous les femmes et ce dont nous avons besoin. Le mot « égard » est sorti de ma bouche. Bizarrement. Bienveillance et égard.
Paul, me connaissait-il réellement ? Quand mon mari me faisait des cadeaux, j’avais toujours l’impression que ça lui faisait plus plaisir à lui qu’à moi…
Cette même année, la vie m’a obligée à sortir de chez moi, à me risquer à l’extérieur.
Ma mère est tombée gravement malade et a eu besoin de moi. J’ai commencé à faire des allers-retours dans le sud. Pour la première fois, je me suis séparée de mes enfants… Ils avaient 16 et 13 ans, pour moi encore mes bébés.
Quand je rentrais, je préparais les Tupperware qui les nourriraient pendant mon absence et je rangeais le désordre accumulé. Pour Paul, la vie continuait. Pas de raison de changer de comportement, pas besoin non plus de me faire un petit repas, d’essayer de me réconforter.
Je n’osais rien dire. Je n’ai rien dit, rien demandé.
Un homme exceptionnel
La vie a mis devant moi un homme incroyable. David, le père de la meilleure amie de ma fille. David invite ma fille à passer les vacances à Miami chez lui. Pour moi, c’est impensable ! Laisser ma fille partir loin, avec un père divorcé ! Je veux le rencontrer. Je me justifie au téléphone : il faut que vous sachiez, je suis une mère juive X 1000 ». Et David de me répondre du tac au tac » je suis un père juif souffrant du syndrome de la mère juive X 1000».
On a fait un dîner, on s’est revu, il m’a parlé de sa vie. Comment il récupère ses trois enfants, comment il s’occupe de tout pour eux. Entre nous, je sentais une véritable attirance, un truc fort.
Ma fille est partie avec sa meilleure amie. David est resté en contact quotidien avec moi. Il m’envoyait des SMS pour me rassurer, des photos…Plein d’égards et de la bienveillance. Il m’a permis de souffler, de réfléchir.
Je suis tombée amoureuse
Je suis partie seule à Miami récupérer ma fille et attendre le reste de ma famille, l’arrivée de mon fils et Paul. Pour la première fois de ma vie, je prenais un avion seule et je partais loin.
Ma mère allait mieux. J’étais libre.
Et j’allais le retrouver. Il m’avait réservé une chambre d’hôtel et était aux petits soins. Je culpabilisais et n’acceptais pas mes sentiments. Moi la mère juive. On était toujours avec les enfants, nous n’avions aucun contact physique.
J’étais dans un rêve. J’avais 49 ans et tout a changé pour moi
Je suis rentrée. J’ai essayé de tout nier pour accepter mon quotidien, plutôt mon couple.
Je me suis mise au sport à outrance. J’ai perdu des kilos et me suis sculptée un corps incroyable, comme jamais je n’ai eu. Je restais la femme dévouée, j’assurais le linge, les repas. Mais ma tête n’était plus dans mon couple. Je continuais mes allers-retours chez ma mère. Cette fois-ci, j’étais heureuse de quitter la maison. Dans le sud, je sortais avec des copines et je prenais plaisir à ma liberté.
Je n’étais plus « la fille de », « la femme de » , « la mère de »…
On croyait que les apparences étaient sauvées mais les enfants savaient, devinaient. A regret, j’ai mis fin à ma relation avec David. Mon mari est tombé sur nos échanges et m’a demandé de le faire. Je l’ai fait pour ma famille, je n’étais pas prête.
Et puis, j’ai essayé à nouveau de sauver mon couple.
Ma mère est décédée, j’ai eu une révélation. On n’a qu’une vie, je me devais d’être heureuse.
Je n’allais pas continuer à prendre des somnifères et des calmants, j’étais un zombie. A force de m’anesthésier, je me tuais à petit feu.
J’ai consulté une thérapeute et j’ai commencé à y voir clair.
Je faisais toujours ce qu’on attendait de moi, c’était mon problème
Un jour, j’ai eu le déclic que j’attendais.
Une voisine me raconte que son fils a pris un studio dans le bâtiment voisin. Ainsi, elle reste près de lui mais il gagne sa liberté.
En quelques jours, je trouve un travail dans un magasin. Deux semaines plus tard, je signe le bail pour un petit studio à quelques mètres de mes enfants.
Ça fait plus d’un an, je ne regrette pas. Ça n’a pas été simple et ca ne l’est toujours pas !
Mes enfants m’en ont voulu.
J’ai pris un canapé, 2 valises et ma télé. Il me faut reconstruire doucement les choses, ma fille a commencé à comprendre, ça prendra le temps qu’il faudra. C’est le début, on va y travailler. C’est une question de survie pour moi.
David s’est remarié, c’est le destin, je n’étais pas prête.
J’ai un homme dans ma vie. Est-ce le bon ? Le temps me le dira mais à 54 ans, j’existe.. . J’apprends à me connaître… quels sont mes goûts ? Qu’est-ce qui me fait plaisir ?
Mes enfants vont-ils totalement me pardonner ? J’ai ancré une vie devant moi remplie d’incertitudes mais ouverte à tout…
Je suis proche d’un homme, je prends soin de lui, mais cette fois-ci, j’en suis consciente. Je me protège et c’est mon challenge !