Le clitoris a longtemps été négligé par les scientifiques. En France, il n’est apparu dans les manuels scolaires qu’en 2017. Le mérite en revient aux Editions Magnard qui les premières, ont redessiné l’appareil génital féminin, dans un manuel scolaire de SVT (sciences de la vie et de la terre), en incorporant et dépeignant entièrement le clitoris et la vulve.
Une révolution qui a permis d’ouvrir la voie. Mais il reste encore du chemin à parcourir ! D’après une étude réalisée par le laboratoire Terpan (spécialisé dans les préservatifs masculins et féminins) et par le magazine SoWhat ?, auprès de 580 femmes âgées de 18 à 58 ans, plus de 20% des femmes ignorent où se trouve leur clitoris. Pas étonnant, puisque 35 % des femmes n’ont jamais cherché à l’observer.
Nous avons voulu vérifier les idées reçues les plus répandues sur ce petit organe de plaisir ! Alors vrai ou faux ?
Contrairement au pénis, le clitoris n’aurait pas d’érection
Faux. Le clitoris contient en effet des corps érectiles, comme le pénis, autrement dit des cylindres qui se remplissent de sang sous l’effet de l’excitation.
La partie émergée de l’iceberg, celle qui est visible ! Le capuchon est un repli de peau qui recouvre le gland, riche en terminaisons nerveuses : le sexe masculin se décalotte en abaissant le prépuce, le clitoris se décapuchonne. Et cette partie visible, composée du gland et du corps, est le prolongement de deux corps érectiles, les piliers. Suite à une stimulation, ils se gonflent de sang, et augmentent très légèrement de volume. Dernière partie, le bulbe qui s’accroche à la paroi antérieure du vagin est l’équivalent du corps spongieux du pénis.
Le clitoris serait un organe uniquement dédié au plaisir
Vrai. La femme a une chance folle, elle dispose d’un organe dédié au plaisir ! Avec ses milliers de terminaisons nerveuses, le clitoris est extrêmement réactif. Lorsqu’il est stimulé, durant les préliminaires par exemple, il fait monter l’excitation, favorise la lubrification et facilite ainsi la pénétration. Le clitoris, comme le vagin, est une zone érogène « primaire » (autrement dit susceptible de déclencher un orgasme) mais il en existe d’autres, secondaires, à ne pas négliger. Le périnée, le bas du ventre, l’intérieur des cuisses, les mamelons, sont parfois très réceptifs aux caresses. Ces zones sensibles sont variables d’une femme à l’autre et partir à leur recherche de façon ludique et sensuelle peut constituer un jeu érotique amusant.
Il y aurait deux orgasmes : le vaginal et le clitoridien
Faux. Si cette idée a longtemps été la norme, elle n’est pas avérée. Par méconnaissance, on a tendance à penser qu’il existe deux types d’orgasmes. C’est ainsi que celles qui ne jouissent que par la masturbation du gland du clitoris pensent qu’elles ne peuvent pas avoir d’orgasme grâce à la pénétration. Cette fausse information est notamment due à la non maîtrise du fonctionnement du clitoris, qui est le seul organe de plaisir chez la femme. Il présente une partie externe mais aussi interne. L’orgasme peut ainsi être créé lors de la pénétration, qui stimule cette partie interne.
Les femmes auraient besoin de davantage de préliminaires. Elles sont sensibles et ont besoin de sentiments
Faux. Ce n’est pas du tout une question d’émotions ou de sentiments, c’est physiologique ! Les organes sexuels féminins mettent davantage de temps à être « opérationnels », les corps caverneux à se remplir et la lubrification vaginale à être optimale. Et les préliminaires donnent le temps au corps d’être prêt pour la pénétration ; on parle d’une quinzaine à une vingtaine de minutes, mais là encore il y a une grande variabilité individuelle. https://www.konenki.fr/les-preliminaires-pour-nous-les-femmes-faites-passer-a-votre-partenaire/
Une femme ne pourrait pas avoir plusieurs orgasmes lors d’un rapport
Faux. Et c’est d’ailleurs tout le contraire. Contrairement aux hommes, les femmes peuvent être multi-orgasmiques. Mais pour que cela soit réalisable, il faut un peu d’entraînement et s’assurer que l’on a bien érotisé tout son corps.
L’orgasme d’une femme se ferait en fonction de la taille du sexe du partenaire
Faux. Votre compagnon peut arrêter de se mettre la pression (ou de faire le fier). L’orgasme d’une femme dépend surtout de la stimulation des bulbes clitoridiens. Plus ils sont titillés, plus le degré d’excitation augmente et plus on a de chances d’avoir un orgasme. De plus, le vagin est malléable et peut accueillir toutes tailles de pénis. Néanmoins, si l’homme a un micropénis, il est difficile d’avoir du plaisir via la pénétration.
Une femme qui n’a pas d’orgasme serait frigide
Faux. Il faut plutôt parler de connaissance du corps. Celle qui n’a pas d’orgasme ne maîtrise pas encore sa sexualité. Sans oublier que l’orgasme n’est pas une fin en soi. Cette jouissance ultime n’est pas obligatoire ni automatique. Elle dépend aussi beaucoup du contexte dans lequel on se trouve.